Ces récits sont à la croisée de l'autobiographie où le sujet, narrateur-acteur raisonne sur sa trajectoire et construit une identité narrative en mobilisant du document historique, et du récit ethnographique recueilli, en élaborant un roman familial dans la pénombre du souvenir. Ici, les récits de nos vies encombrées d'impératifs et d'injonctions de nos parents à la voix étranglée, exilés de l'extrême ou orphelins, ont tenté de délier des mouvements narratifs sur l'inimaginable du génocide de 1915.
Y. Odian est déporté en septembre 1915 avec ses compatriotes arméniens vers des camps du désert de Syrie. Revenu à Istanbul en 1918, il décrit ce voyage en enfer, témoignant au nom des anonymes disparus, des massacres perpétués par les Turcs au cours de ces années. Un récit à la fois distancié, précis et dépouillé.
Histoire du génocide arménien reposant sur une étude des archives militaires et judiciaires ottomanes, des débats parlementaires, des correspondances privées et des comptes-rendus de témoins. L'analyse démontre la responsabilités de l'Empire ottoman, les rivalités à l'oeuvre sur fond de guerre mondiale et un système d'exclusion posant la supériorité des turcs musulmans sur les Arméniens chrétiens.
Catalogue de l'exposition « Les Arméniens de Marseille » 23 juin - 29 septembre 2007. Musée d'histoire de Marseille.
Le lien communautaire, ce sont les récits d'une nouvelle territorialisation, la refondation d'un langage collectif et de nouveaux cadres sociaux de la mémoire, les dynamiques de transmission entre des générations à partir des fragments réappropriés d'une histoire nationale pulvérisée. Il ne s'agit pas ici d'une simple monographie locale sur les identifications de la minorité arménienne nouées à un lieu, mais d'un travail anthropologique sur des identités narratives produites en situation d'exil extrême. [Présentation de l'éditeur]
L'histoire de France, depuis le XIXe siècle, a été marquée et en partie façonnée par l'immigration. Il convient donc d'aborder la question migratoire sans l'isoler des contextes dans lesquels elle s'est déroulée, pour en parler autrement et la réhabiliter comme partie prenante de l'histoire politique légitime. L'auteur insiste sur les phénomènes d'opinion, de mémoire collective qui ont toujours accompagné la présence étrangère, afin de relativiser les débats politiques actuels et de montrer en quoi la vie politique, sociale, économique et culturelle française a été marquée par l'immigration de masse.
Ce livre présente un champ de recherche sur 3 ans à propos des diasporas, l' organisation sociale et spatiale qu'elles impliquent
Histoire de la communauté arménienne de Marseille. Cet ouvrage débute par une retrospective historique qui montre la constitution des principales institutions arméniennes avant l'exode du au génocide arménien perpétré par les Turcs en 1915. Il se poursuit par la présentation de la communauté arménienne reconstituée à Marseille puis par la description de son évolution dans la société française et marseillaise.
Le 24 avril 1915 eut lieu le génocide de la population arménienne par l'armée turque. La Turquie, aujourd'hui encore, nie la réalité de sa responsabilité historique. C'est pourquoi les communautés arméniennes de la diaspora, se sont organisées pour obtenir, à travers une série d'actions, la reconnaissance internationale du génocide arménien. Ce livre relate le mouvement de reconnaissance de ce génocide par la France qui aboutit à la loi du 18 juin 2001. (Présentation de l'éditeur).
L'immigration est un fait de nature à Marseille. Mais elle a changé indéniablement dans le courant du XXe siècle, les migrations de proximité (avec une écrasante domination italienne) cédant la place à de nouvelles vagues migratoires, venues essentiellement (mais pas seulement) du bassin méditerranéen. Arrivées massives (en quelques mois ou quelques années) : Arméniens de la Diaspora dans les années vingt, Travailleurs algériens après la Seconde Guerre mondiale, Pieds-noirs issus de la décolonisation dans les années soixante, Comoriens dans les dernières années du siècle. Vagues qui se succèdent et modifient rapidement la composition et la répartition de la population : les minorités anciennes (italiennes ou espagnoles) se sont fondues aujourd'hui dans la population. Marseille a vu par contre naïtre et se développer des solidarités nouvelles avec l'importance croissante des communautés religieuses (musulmans, juifs sépharades) ou "ethniques" venues d'Afrique du Nord ou d'Afrique noire, la vie en cités contribuant à la fois à renforcer les cloisonnements à l'intérieur de la cité phocéenne et à transcender les réseaux communautaires au profit de nouvelles solidarités. (Résumé de la revue)
Chaque année, différents services de la ville d'Aubenas se mobilisent autour du service culturel de la ville pour organiser "La semaine des communautés". Du 4 au 10 novembre 2002 était organisée à Aubenas "L'invitation à l'Arménie" dont cet ouvrage est le prolongement. La trame fut de faire se croiser l'histoire de la communauté arménienne et celle du quartier de Pont d'Aubenas ou elle résida dans les premiers temps.
La Grande diaspora du XXe siècle consécutive au génocide de 1915 se caractérise par un dénuement extrême. Une part importante de la premiére génération diasporique est composée d'orphelins. La majorité des immigrés arrive par bateaux entiers à Marseille en 1923. Les témoignages relatifs à cette époque nous restituent un univers instable d'embauches brèves et précaires. De nombreux intermédiaires délivrent des contrats de travail, aidés par le Bureau International du Travail (BIT) et le Haut Commissariat pour les Réfugiés afin d'alimenter les industries françaises. En France, le déracinement contraint suscitera des pratiques tournées vers un projet de refondation du soi collectif. L'invention de territoires communautaires permettra de circonscrire des frontières entre un "dedans" et un "dehors" et garantira la formation d'un lien social régulier. Les relations entre l'Arménie et la diaspora, la tentation du retour en 1947, le mode générationnel, les comportements au travail ainsi que les nombreuses associations culturelles, cultuelles et politiques favoriseront tout au long d'une histoire de l'exil, des formes de continuité avec une mémoire collective. (Résumé de la revue)
Située dans une position stratégique entre l'Europe et l'Asie, au carrefour de voies de commerce et d'invasions, l'Arménie a été le champ de bataille perpétuel des grands empires d'Orient et d'Occident. De cette histoire de près de trois millénaires, l'auteur a privilégié les périodes récentes pour une meilleure compréhension des enjeux actuels pour un pays, aujourd'hui encore au centre d'un arc de crise qui va des Balkans à l'Asie centrale.
L'ouvrage constitue le troisième volet d'une trilogie révélant le vécu du premier génocide contemporain et une assez étonnante aventure, celle des Arméniens dispersés à travers le monde dans tous les lieux de leur aboutissement, depuis le début du siècle. Puis se produisent les événements liés au Karabagh faisant resurgir le problème arménien, le drame du séisme dévastateur, les bouleversements en Union soviétique auxquels contribue l'Arménie permettant à celle-ci de redevenir réalité, d'accéder à son indépendance sous les regards du monde, de renouer avec l'Occident. Et particulièrement avec la France qui accorde à "ses" Arméniens la reconnaissance qu'ils attendaient d'elle.